Et c'est depuis ce temps que, pareil aux prophètes, J'aime si tendrement le désert et la mer; Que je ris dans les deuils et pleure dans les fêtes, Et trouve un goût suave au vin le plus amer; Que je prends très souvent les faits pour des mensonges Et que, les yeux au ciel, je tombe dans des trous. Mais la voix me console et dit: «Garde tes songes: Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous !» |
.Baudelaire, bébé littéraire élevé au sein d’une bibliothèque où les livres poussaient plus vite que lui, entend deux voix dans sa petite tête d’in-folio :
L’une, pragmatique, lui propose la vie comme un gâteau XXL, bien sucré, bien tentant.
L’autre, plus brumeuse et mystérieuse, l’invite à se barrer illico dans les rêves et les étoiles.
Évidemment, fidèle à lui-même, il choisit la voie tordue. Résultat ? Il voit des trucs chelous derrière les rideaux de la réalité, aime les trucs tristes, pleure aux anniversaires, confond vérité et illusion… bref, un grand chelem du spleen baudelairien.
Mais au fond, il s’en fiche : sa douce petite voix intérieure continue de le bercer en lui soufflant que les fous rêvent bien mieux que les sages.. (*) texte et illustration générés par IA. |