Travail de titan pour Georges Chelon qui en 2004 met en musique les Fleurs du mal de Baudelaire.

C'est le poème 'La voix' qui ouvre le bal de ce remarquable ouvrage

Et c'est depuis ce temps que, pareil aux prophètes,
J'aime si tendrement le désert et la mer ;
Que je ris dans les deuils et pleure dans les fêtes,
Et trouve un goût suave au vin le plus amer ;
Que je prends très souvent les faits pour des mensonges,
Et que, les yeux au ciel, je tombe dans des trous.
Mais la Voix me console et dit : " Garde tes songes :
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous !

(La voix- Baudelaire - Chelon - 2004)


 dédicace - un peu mystérieuse - par laquelle Baudelaire offre ses vers à celle qui les a inspirés : 'je te donne ces vers'

Je te donne ces vers afin que si mon nom
Aborde heureusement aux époques lointaines,
Et fait rêver un soir les cervelles humaines,
Vaisseau favorisé par un grand aquilon,

(Je te donne ces vers - Baudelaire - Chelon - 2006)


 

 'Réversibilité' : passer du spleen à l'idéal et inversement...

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse?

(Reversibilité - Baudelaire - Chelon - 2004)


 

 

 

seuls le rêve et la poésie ont encore une chance de reconstruire fugitivement les images des bonheurs évanouis: 'Moesta et Errabunda' (Triste et Vagabonde)

Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
- Mais le vert paradis des amours enfantines,

L'innocent paradis, plein de plaisirs furtifs,
Est-il déjà plus loin que l'Inde et que la Chine?

(Moesta et Errabunda - Baudelaire - Chelon - 2006)


 

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